La SAU construira le bâtiment qui abritera LE CHAT cartoon museum

Le Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale, Rudi Vervoort, et le dessinateur Philippe Geluck ont signé, ce jeudi midi, la convention de partenariat relative à la construction et à l’exploitation du futur musée du Chat et du cartoon, à deux pas du Palais royal et du Parc de Bruxelles.

Ils ont présenté avec l’architecte Pierre Hebbelinck le projet architectural de l’immeuble qui sera construit par la Société d’Aménagement Urbain (sau-msi.brussels) pour accueillir LE CHAT cartoon museum. (Brochure téléchargeable ici)

Un nouvel atout pour Bruxelles

Le Ministre-Président Rudi Vervoort a expliqué que « La Région de Bruxelles-Capitale concrétisera, d’ici 2023, un ambitieux projet culturel sur un lieu chargé d’histoire, au cœur d’un quartier très prisé des Bruxellois amoureux de culture et de patrimoine comme des visiteurs belges ou étrangers ». C’est en effet sur le site du Bip - Maison de la Région, rue Royale, que le Gouvernement bruxellois a décidé d’accueillir LE CHAT cartoon museum imaginé par Philippe Geluck.

La Société d’Aménagement Urbain y érigera un immeuble contemporain, modulable, dans le respect du patrimoine voisin. Conçu par l’architecte Pierre Hebbelinck, il a fait l’objet d’une concertation étroite avec les Monuments et Sites, l’asbl Mont des Arts et les institutions mitoyennes.

LE CHAT cartoon museum occupera quelque 4.000 m2 de surfaces brutes sur 7 étages, dont 4 hors sol. Cette nouvelle institution culturelle sera, une fois construite, accessible via le portail ceint de deux lions du 6 rue Royale, l’entrée de la Cour des Lions du Bip.

La SAU prévoit d’introduire la demande de permis d’urbanisme en 2019, d’entamer le chantier de construction en 2021 et de l’achever en 2022, l’équipe de Philippe Geluck assurant ensuite les aménagements intérieurs pour ouvrir le musée en 2023.

Rudi Vervoort a indiqué que « LE CHAT cartoon museum renforcera la « vitrine » que constitue le Bip - Maison de la Région, qui accueille déjà l’exposition permanente experience.brussels, les bureaux de visit.brussels, une vaste maquette interactive du territoire régional et diverses activités ponctuelles ou régulières, dont la réunion hebdomadaire du Gouvernement régional ».

Le rêve d’un enfant de Bruxelles

Pour Philippe Geluck, ce musée sera « la réalisation du rêve d’un enfant de Bruxelles qui souhaite partager avec le plus grand nombre cet esprit bruxellois si particulier et son rêve de fraternité ». Avec ce nouveau musée, a-t-il précisé, « Bruxelles deviendra la troisième ville du cartoon en Europe (après Londres et Bâle), mais la première par l’ampleur de son projet ».

Le dessinateur a expliqué que LE CHAT cartoon museum sera « un lieu inédit, qui célébrera les maîtres du dessin d’humour et l’animal le plus populaire au monde. Il comportera trois sections principales. En premier, il retracera, lors d’accrochages en perpétuel renouvellement, quatre décennies de la vie du Chat, sous toutes ses formes (dessins, croquis, planches, tableaux, écrans, sculptures et objets) mais aussi des témoignages d’admiration picturaux pour mes prestigieux confrères, Rubens, Picasso, César ou Soulages. Ensuite, le musée célébrera les grands maîtres et les jeunes talents du dessin humoristique : Sempé, Chaval, Siné, Steinberg, Gary Larson, pour les internationaux, mais aussi Kroll, Demoor, Herr Seele ou Kamagurka pour les Belges, à travers des expositions hommages de six mois chacune. Enfin, le CHAT cartoon museum proposera aux visiteurs amoureux des chats des expositions temporaires consacrées à cet animal qui fascine les hommes depuis l’Égypte ancienne ».

LE CHAT cartoon museum ouvrira par ailleurs des espaces temporaires spécialement conçus pour les élèves des écoles : initiation aux sciences, à la philosophie, à la langue française, aux arts plastiques, etc.

Enclavement et mutualisation

L’architecte Pierre Hebbelinck, que la SAU a désigné dans le cadre d’un appel d’offres public, a proposé un bâtiment contemporain, qui viendra s’enchâsser entre le Bip – Maison de la Région et Bozar. Compte tenu de son enclavement entre des édifices classés, sur un site marqué par plusieurs strates de l’histoire du pays, la SAU a beaucoup dialogué avec la Commission royale des Monuments et sites, mais aussi avec l’asbl Mont des Arts.
Le futur musée du Chat et du cartoon se trouvera également à une sorte d’intersection entre plusieurs institutions publiques et/ou culturelles. La SAU a donc pris contact avec elles, dès le début, afin d’optimaliser son intervention dans ce périmètre, pour qu’elles puissent éventuellement aussi en bénéficier. Ainsi, le projet offrira au Palais du Coudenberg une nouvelle liaison entre les vestiges archéologiques situés au sous-sol et le reste du parcours muséal situé au rez-de-chaussée, ce qui facilitera notamment l’accueil des personnes à mobilité réduite. Par ailleurs, des niveaux en sous-sol seront créés sous le futur musée du Chat et du cartoon, pour permettre à Bozar d’agrandir ses espaces de stockage, avec pour lui un accès direct à ces niveaux par l’étage de sa salle Henry Le Bœuf.
La SAU investira 9,38 millions d’euros pour ériger l’immeuble « brut », modulable, tandis que Philippe Geluck financera l’ensemble des aménagements intérieurs, pour un montant de 4,5 millions, avec le soutien de ses mécènes et sponsors privés. Le dessinateur fera par ailleurs don d’une série de ses œuvres personnelles à la Région. Et Bozar financera les 2,3 millions nécessaires pour créer ses espaces en sous-sol.

Un outil contemporain dans un écrin d’histoire

Pierre Hebbelinck a conçu « un immeuble-outil muséal, fonctionnel et modulable » pour l’appel d’offre public lancé par la SAU, auquel il a répondu pour plusieurs raisons : « Le fait de travailler sur un lieu très spécifique de l’ancrage de la mémoire de Bruxelles. La sédimentation historique y est très puissante, l’accumulation de strates de l’histoire y est extraordinaire. L’idée de travailler autour d’un musée du dessin d’humour de manière générale et de celui de Philippe Geluck de manière spécifique. La fertilité de sens à dégager de la relation entre ces deux éléments. La perspective de créer un bâtiment neuf dans ce périmètre, ce qui arrive une fois tous les 50 ou 100 ans. La complexité, aussi, car c’est un défi ; et les défis, ça nous intéresse ! La thématique culturelle enfin, avec les possibles interconnections entre institutions culturelles. Nous avons, dès le départ, suggéré d’utiliser l’opportunité de connecter les institutions limitrophes que représente cette parcelle en forme de haricot, enclavée et non classée dans un périmètre où tout l’est. Nous avons vite perçu la possibilité de résoudre l’équation interne du projet, tout en augmentant la qualité urbaine et le potentiel des opérateurs voisins. Tout ça nous a donné envie d’engager nos capacités au service de ce projet. »

Pierre Hebbelinck souligne que « Mon grand espoir, grâce à toutes nos concertations avec la Commission des Monuments et Sites, l’asbl Mont des Arts, les institutions voisines…, c’est de faire de la « couture » fine avec une intervention, d’une part, très respectueuse du site par ses gabarits, ses raccords de corniches, etc. ; mais aussi, d’autre part, révélatrice de davantage de sens car elle amènera le passant à réaliser qu’à cet endroit obscur, méconnu, inutilisé, dégradé, émergera quelque chose de neuf, lumineux, qui vit, qui palpite, en bonne intelligence avec les édifices mitoyens. »

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