Josaphat

Concilier ville et nature: voilà l’objectif que s’est fixé le futur quartier mixte et durable qui va s’installer sur le site ferroviaire désaffecté de l’ancienne gare de triage « Josaphat ».

Ce vaste terrain en forme de poire, caché et méconnu, est circonscrit par le boulevard Léopold III, l’avenue Gilisquet et le boulevard Wahis, qui le sépare du Parc Josaphat avec qui on le confond parfois. Au sommet de ce vaste espace de 24 hectares se trouve la halte Evere, située sur le trajet des lignes S4, S5, S7 et S9 de la SNCB. Le chemin de fer coupe la poire en deux parties aujourd’hui séparées mais que les aménagements prévus permettront de relier. Cette localisation sur le réseau du futur RER, qui offre déjà aujourd’hui 4 liaisons par heure dans les deux sens, constitue l’un des atouts majeurs pour le développement du nouveau quartier durable (liaison rapide avec l’aéroport, le quartier européen et d’autres pôles d’emploi).

Actuellement, le terrain est constitué d’une friche qui s’étend de part et d’autre des voies de chemin de fer. Cette friche abrite aujourd’hui une intéressante biodiversité, résultat des opérations de dépollution du terrain par la SNCB menées entre 2012 et 2015. La couche de sable stérile qui couvrait tout le terrain a en effet été recouverte de terre, ensemencée d’une prairie fleurie.

A l’Est de la friche, se trouve une zone d’industries urbaines en activités, que la SAU a transférée à citydev.brussels à la fin de 2023. Le Sud Est du site abrite, quant à lui, les terrains de rugby du Kituro et les terrains de tennis de Set Wahis.

Les étapes de planification du site :

• En 2006, la SAU (à l’époque SAF) a acheté le terrain au Fonds de l’infrastructure ferroviaire (FIF). Il a été soumis à une large réflexion rassemblant les acteurs régionaux et communaux.
• Cette réflexion a abouti à la formulation d’un plan directeur, approuvé par le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale en mars 2014. Ce plan directeur a ensuite été soumis à de nombreuses études techniques, coordonnées par la SAU, pour affiner, valider et améliorer les premières options. Le plan a également été soumis à un Rapport d’incidences environnementales, afin de réduire les incidences environnementales de l’urbanisation.
• En décembre 2017, à la demande du Gouvernement régional, la SAU a lancé conjointement avec citydev.brussels, la SLRB et le Fonds du logement un projet de quartier durable qui constitue la première phase de développement du site. Ce projet a été élaboré via une procédure particulièrement innovante de dialogue compétitif, qui offre la possibilité aux différents soumissionnaires mis en concurrence d’améliorer et préciser au fil de la procédure les esquisses initiales. L’objectif : maximiser la qualité du projet retenu en fin de dialogue compétitif.
• En mai 2019, l’ensemble des réflexions a débouché sur l'adoption par le Gouvernement régional d'un premier projet de Plan d’aménagement directeur (PAD) élaboré par perspective.brussels. Après enquête publique et consultation des instances, le Gouvernement régional a décidé de modifier le projet de PAD, pour rencontrer les critiques qui ont été formulées.
• Un second projet de PAD apportant ces modifications, appelé projet de PAD 1BIS, a été adopté par le Gouvernement en juillet 2021, remis à l’enquête publique et soumis aux instances. Le projet a été adapté pour tenir compte des critiques formulées. Il est actuellement en attente d’adoption par le Gouvernement.
• En avril 2023, la procédure de dialogue compétitif aboutit, au départ de 6 propositions différentes soumises à quatre étapes de dialogue et d’évaluation, à l’attribution du marché au Consortium EIFFAGE-AXA. Le projet sélectionné contribue parfaitement à la devise de départ de concilier ville et nature. Il se déploie sur un peu plus de 4 ha et comporte 519 logements répartis au sein de 8 immeubles, le tout niché dans presque 1 ha d’espaces verts publics. Le projet a été retenu pour l’équilibre atteint entre emprise au sol et gabarit qui permet de proposer des espaces publics de qualité, dans lesquels le développement de la biodiversité constitue une préoccupation essentielle. Par exemple 100% des espèces plantées sont des espèces indigènes, y compris des espèces mellifères. La question des ilots de fraicheur est également bien prise en compte grâce à la grande surface de pleine terre, à une gestion des eaux pluviales via la création de mares et milieux humides, à la plantation d’arbres et à l’utilisation d’asphalte claire avec albédo élevé en voirie.
• La mixité des types de logement permet, tout en conservant une densité acceptable, de construire 54% de logement public construit sur du foncier qui restera public et 46% de logement privé. Le projet compte également des commerces de proximité et locaux pour professions libérales, coworkings,…
• En matière de mobilité, le nouveau quartier est « sans voitures » hors l’accès au parking souterrain. La solution adoptée pour le stationnement est innovante : tous les habitants disposeront d’un droit de stationner dans le parking sans être propriétaires d’un emplacement fixe, ce qui permettra, grâce à une gestion intelligente, de mettre des emplacements à destination des riverains.

Les projets lancés parallèlement à la procédure d’élaboration du PAD, comme le développement de la première phase de développement immobilier au Sud-Ouest du site (dialogue compétitif) et l’aménagement des espaces verts et voiries ainsi que l’aménagement de la halte Evere et ses accès (Beliris) respectent le dernier état du projet de PAD, à savoir :

• Conserver une partie déterminante de la friche sur laquelle la biodiversité s’est développée depuis la dépollution du site en 2015 et veiller à la connexion des espaces verts aux couloirs écologiques qui se déploient autour du site ;
• Garantir une surface totale de 13,05 ha d’espaces ouverts en pleine terre, dont 6,29 ha sur lesquels un haut niveau de biodiversité est visé ;
• implanter de l’ordre de 1.194 logements répartis dans deux noyaux habités, l’un sur la commune de Schaerbeek au Sud-Ouest du site, l’autre sur la commune d’Evere, au Nord du site ;
• développer un parc public de grande ampleur, accessible aux habitants du site et des quartiers environnants ;
• développer sur le site les alternatives de mobilité permettant de réduire l’usage de la voiture et les impacts négatifs sur les quartiers environnants ;
• implanter au fur et à mesure du développement du quartier tous les équipements nécessaires pour combler les besoins et les attentes des futurs habitants mais aussi des riverains actuels, en matière d’école, de crèches, d’équipements de sport, de culture et de loisirs ;
• équiper, moderniser et requalifier la zone industrielle afin d’en faire un quartier d’économie et d’emploi à haute valeur environnementale et urbaine.

La Région a confié à Beliris l’aménagement de l’infrastructure publique du site. Il s’agit de l’aménagement des espaces publics, tant le Spoorpark qui parcourt le site du Sud au Nord, le Biopark comme espace de préservation de la biodiversité existante que les voiries. Il s’agit également de la construction des passerelles de franchissement du chemin de fer et de l’aménagement des accès aux quais de la halte Evere. Il s’agit enfin de la viabilisation du site, avec l’installation de l’égouttage et des impétrants.

En mars 2021, Beliris a désigné le concepteur des travaux, à savoir l’équipe pluridisciplinaire réunie autour du paysagiste Michel Desvigne : MDP – Office – Bollinger & Grohmann – Arcadis – DUSS – E. Blom – Van Wetter.

Actuellement, Beliris concentre son action sur les travaux préparatoires et l’installation de l’égouttage dans la zone d’industrie urbaine récemment transférée à citydev.brussels. Ces travaux permettront une amélioration environnementale significative, cette partie du site en activité est dépourvue d’un égouttage conforme.